From Bénarès

J'aime me retrouver à Bénarès parce que cette ville est comme la vitrine du monde sur la grouillance et de la purulence de l'espace humain. Étrange, mais c'est cela qui attire. Tout y est, la crasse,  la maladie, la mort, la difformité, l'appât du gain (petit), la fausse "sainteté" de pseudo "moines" ou "saint-hommes" prêts à lécher vos godasses crasseuses pour récupérer quelques roupies, etc., -- le tout baignant dans un bouillon constrictif de religiosité pestilentielle. Tout ce que l'on cache ailleurs est là étalé en plein jour. J'avais entendu dire que l'on revient toujours à Bénarès. J'y suis donc revenu.

 

Hier soir, en rentrant à la guest house après le diner, Reiko et moi avons entendu des miaulements plaintifs qui venaient d'un tas de gravats au pied d'un arbre et d'un mur écroulé. Nous nous sommes approches et nous avons découvert un tout petit chaton d'un ou deux jours au plus-sale, et qui crevait la faim. Appelant sans doute sa mère. Nous l'avons ramasse et l'avons ramené a hôtel pour le nettoyer et essayer de lui donner un peu de lait dans le creux de la main. Il a lapé plusieurs fois au cours de la nuit. D'ailleurs, Il a passé la nuit sous l'aisselle de reiko, dans le lit. Reiko n'a guère dormi,  bien sur, n'osant pas bouger. Nous sommes tous les deux remues par ce tout petit truc qui ne demande qu’à vivre mais qui ne survivra sans doute pas. Nous lui avons ainsi donne quelques heures de soin et de tendresse, peut-être la seule journée de sa vie. Impossible bien sur de la ramener en France. J'ai fait promettre aux gens de l'hôtel de s'en occuper. Il ne vivra sans doute pas s'il ne retrouve pas sa mère, mais il aura au moins eu une journée de confort relatif et de caresses.

 

C'est peut-être pour cela que nous sommes venus à Bénarès.

 

Départ ce soir pour Katmandou par le train, et ensuite le car. A+

 

 

 

I like to be in Benares because it is an open window on the human space purulence. Strange, but that is what attracts you in Benares, Everything is there--the filth, the stench, disease, death, misshapen humanoids, the crippled, greed (at the basest level), fake "holiness" and fake 'wisdom' of pseudo "holly men" in all shapes and garbs, ready to bow lower than hell to get rupees out of you under any circumstances, the whole scene immersed in a constrictive broth of pestilential religiosity. All that is hidden elsewhere is here on display in full light. I had always heard that you always come BACK to Benares. So I came back.

 

Last night, as we were going back to our guest house after dinner in town, Reiko and I heard feeble, plaintive mewing coming from the direction of a pile of rubble at the foot of a dead tree in a dark medieval alley. We came near and we found a very small kitten, hardly 1 or 2 day old, hardly able to hold on his legs in the palm of our hand. We tried to find a mother, but the guys at the guest house said they hadn't seen her for more than a day... We took him to our room to clean him up and try to feed him a bit with milk that he suckled from our hands. Several times during the night and all morning today. He slept in Reiko's armpit on the bed. (But Reiko didn't sleep much,  daring not to move!) We are both moved by this small thing that is so full of life but will probably not survive without his mother. We gave him his one day of care and tenderness, maybe the one day in his life. I made the hotel staff promise to try to find his mother and feed him in the meantime, protect him from the resident dogs. But cats in India aren't what they are for us.  This is maybe why we came to Benares.

 

 

We are leaving tonight for Katmandu by train and then bus. Will write more. –mm